La canzone di Craonne

La canzone di Craonne

Canto originale: La chansone de Craonne

Lingua traduzione: italiano

Lingua originale: francese

Terminato il riposo dopo otto giorni si ritorna giù in trincea, il nostro posto è tanto utile che senza di noi si piglian legnate. Ma ora basta, se n'ha abbastanza, nessuno vuole più marciare, e col cuore gonfio, come singhiozzando si dice addio alla vita civile. Anche senza tamburo o senza tromba ce ne andiamo laggiù a testa bassa. Addio alla vita, addio all'amore, addio a tutte le donne. E' finita, durerà per sempre questa guerra infame. E' a Craonne, sull'altopiano che si deve lasciar la pelle, ché siamo tutti condannati, siamo noi i sacrificati! Otto giorni di trincea e di sofferenza, ma abbiamo la speranza che stasera ci daranno il cambio che attendiamo senza sosta. All'improvviso, nella notte silenziosa si vede qualcuno che avanza, è un ufficiale dei "Chasseurs", a piedi, che viene a sostituirci. Pian piano, nell'ombra, sotto la pioggia battente, i piccoli "chasseurs" vanno a cercarsi le tombe. Soudain, dans la nuit et dans le silence, Addio alla vita, addio all'amore, addio a tutte le donne. E' finita, durerà per sempre questa guerra infame. E' a Craonne, sull'altopiano che si deve lasciar la pelle, ché siamo tutti condannati, siamo noi i sacrificati! E fa pena vedere sui grandi viali tutti quei borghesi in festa; se per loro la vita è rosea, per noi non è la stessa cosa. Invece di nascondersi, tutti quegli imboscati farebbero meglio a scendere in trincea, per difendere i loro averi; noi non abbiam nulla, noialtri, poveri morti di fame. Tutti i compagni son sepolti là per difendere gli averi di quei signori. Quelli coi soldi ritorneranno a casa perché è per loro che noi si crepa. Ma ora basta, perché i soldatini semplici ora si metteranno in sciopero. Sarà il vostro turno, grassi borghesi di salire sull'altopiano, perché se volete la guerra pagatela con la vostra pelle! (traduzione di Riccardo Venturi)
Quand au bout d’huit jours, le r’pos terminé, On va r’prendre les tranchées, Notre place est si utile Que sans nous on prend la pile. Mais c’est bien fini, on en a assez, Personn’ ne veut plus marcher, Et le cœur bien gros, comm’ dans un sanglot On dit adieu aux civ’lots. Même sans tambour, même sans trompette, On s’en va là haut en baissant la tête. Adieu la vie, adieu l’amour, Adieu toutes les femmes. C’est bien fini, c’est pour toujours, De cette guerre infâme. C’est à Craonne, sur le plateau, Qu’on doit laisser sa peau Car nous sommes tous condamnés C'est nous les sacrifiés ! Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance, Pourtant on a l’espérance Que ce soir viendra la r’lève Que nous attendons sans trêve. Soudain, dans la nuit et dans le silence, On voit quelqu’un qui s’avance, C’est un officier de chasseurs à pied, Qui vient pour nous remplacer. Doucement dans l’ombre, sous la pluie qui tombe Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes. Adieu la vie, adieu l’amour, Adieu toutes les femmes. C’est bien fini, c’est pour toujours, De cette guerre infâme. C’est à Craonne, sur le plateau, Qu’on doit laisser sa peau Car nous sommes tous condamnés C'est nous les sacrifiés ! C’est malheureux d’voir sur les grands boul’vards Tous ces gros qui font leur foire ; Si pour eux la vie est rose, Pour nous c’est pas la mêm’ chose. Au lieu de s’cacher, tous ces embusqués, F’raient mieux d’monter aux tranchées Pour défendr’ leurs biens, car nous n’avons rien, Nous autr’s, les pauvr’s purotins. Tous les camarades sont enterrés là, Pour défendr’ les biens de ces messieurs-là. Ceux qu’ont l’pognon, ceux-là r’viendront, Car c’est pour eux qu’on crève. Mais c’est fini, car les trouffions Vont tous se mettre en grève. Ce s’ra votre tour, messieurs les gros, De monter sur l’plateau, Car si vous voulez la guerre, Payez-la de votre peau !
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